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Julie VARLET

 

Doctorante en sociologie à l'Université d'Artois. Après des études et expériences professionnelles dans le management d'institution prenant en charge des personnes en situation de handicap, elle s'est tournée vers la recherche. Elle travaille depuis deux ans sur divers projets, tous en lien avec la relation de service, la représentation des besoins, et l'expérience du vécu des usagers et des professionnels du secteur médico social. Sa recherche principale est une thèse en cours sur les représentations des besoins des usagers et des régulations qui y sont associées dans l'accompagnement en IME et SESSAD. Elle travaille également sur l'analyse de vécu et de l'expérience de vie lors d'une prise en charge à domicile des personnes en situation de handicap ou dites vulnérables.

pdf_7.gifJulie Varlet (diaporama PDF)

Résumé :  
 
Le contexte législatif en France tout en favorisant la scolarisation en milieu ordinaire des enfants en situation de handicap, permet également les scolarités partagées ou la scolarisation au sein des unités d’enseignement des I.M.E. Ceux-ci accueillent une population d’enfants et d’adolescents d’une extrême diversité, dont les besoins de prise en charge en dépendent. La loi du 02 Janvier 2002-2, accorde à l’usager une "participation directe (…), à la conception et à la mise en œuvre du projet d'accueil et d'accompagnement qui le concerne" (Art L311-3), lui garantissant la possibilité d’exercer son  droit de citoyen et la prise en considération de sa parole. D’autre part, la loi du 11 février 2005 prévoit qu’un enfant soit scolarisé en priorité vers l’établissement scolaire proche de son domicile (Art L. 113-1). Les établissements sont appelés à réaliser un projet personnalisé pour chaque enfant, permettant ainsi d'inscrire sa volonté dans la construction de son parcours.
 
Ainsi deux niveaux d’évolutions viennent transformer le rapport entre les professionnels et les « bénéficiaires » que sont l’enfant et sa famille. D’une part, ces derniers, positionnés comme des « acteurs » dans le processus de décision autour de la scolarité, deviennent "coproducteurs" de la prise en charge (Weller, 2013). De ce fait, il peut se constituer des règles du jeu pour définir les modalités du service de scolarisation résultant d’une négociation (Warin, 1993). D’autre part, alors que le nombre de personnes prises en charge par les Institut-Médico-Educatif2 aurait pu diminuer, du fait d’un transfert vers une prise en charge par l’éducation nationale, c’est l’inverse qui se produit3. Il y aurait l’arrivée d’une population « remplaçante » interrogeant un second niveau d’évolution, celui de la représentation de cette « nouvelle » population par les professionnels. On peut alors se demander comment ces évolutions pressenties,  se traduisent au regard des représentations et de la relation entre la personne accueillie et les professionnels, dont la Loi du 2 Janvier 2002 a fourni un premier cadre, où par principe, la place de l’usager devient centrale.  
 
Une étude en sociologie interactionniste a été réalisée auprès de 24 établissements, I.M.E. et S.E.S.S.A.D4, qui accueillent 1500 sur 3300 élèves handicapés dans le Pas-de-Calais, soit 45% (Education Nationale, 2013) de la population départementale. L’analyse des parcours des enfants et du discours des professionnels permettra de repérer les logiques qui articulent les représentations et les régulations dans l’action qui consiste à décider/orienter un enfant et sa famille vers un type de scolarisation. En quoi les « règles du jeu » : conflit-règle-négociation (Reynaud, 1987) et les concepts utilisés et affichés (Sellenet, 2009 ; Argyris, Schön, 2002), entre les acteurs autour du processus décisionnel, peuvent être appréhendés comme des révélateurs de ce que peut-être, la participation des usagers dans ce dispositif de scolarisation ?
 

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