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Quentin D'ARGY

Véronique LESIRE

 

Monsieur Quentin D’ARGY :

Infirmier pendant six ans au Centre Hospitalier de LENS, Monsieur Quentin D’ARGY a exercé au service des Urgences et en service de Psychiatrie. Il exerce les fonctions d’Infirmier Sapeur-Pompier Volontaire et intervient dans le domaine de l’Aide Médicale Urgente. Il intervient dans les instituts de formations paramédicaux pour partager ses expériences et participer à la formation des professionnels en devenir.

Cadre de Santé depuis 2016, il exerce les fonctions de Cadre Référent du service Opti’Mômes au sein de l’Etablissement Public Départemental de l’Enfance et de la Famille à Bully – les – Mines dans le secteur médico-social et plus particulièrement dans le champ de la Protection de l’Enfance. La place du jeune et de sa famille étant au cœur de ce dispositif innovant.

Madame Véronique LESIRE :

Monitrice-Educatrice en 1992 puis Educatrice-Spécialisée en 1994, Madame Véronique LESIRE a travaillé dans un club de prévention. Elle a travaillé auprès de jeunes déficients intellectuels en IME, IMPRO et section thérapeutique.

Elle a rejoint la protection de l’enfance et l’Etablissement Public Départemental de l’Enfance et de la Famille en tant qu’éducatrice ou elle a accompagné de jeunes enfants et des adolescents dans le cadre de leur placement à l’Aide Sociale à l’Enfance au sein des Maisons d’Enfants.

Cadre Socio-Educatif depuis 2008, elle exerce les fonctions de Cadre Référent de la Maison de l’Enfance et de l’Adolescence de LIEVIN. Elle intervient auprès des jeunes professionnels engagés en formation auprès de l’Institut Régional du Travail Social à ARRAS.

Résumé :

En France en 2014, la protection de l’enfance concernait 290 000 mineurs soit un taux de 19,8 pour mille des moins de 18 ans.1De 2004 à 2014, le nombre de mineurs estimé bénéficiant d’un accompagnement par des services de protection de l’enfance a augmenté de 14,6% passant de 253 000 à 290 000.

La protection de l’enfance a suivi les évolutions sociétales à travers l’histoire : si au Moyen Age, la protection de l’enfance consistait essentiellement à vaincre la mort et assurer la survie des enfants abandonnés par des parents dans l’impossibilité de les assumer dans un contexte de mortalité infantile élevé du fait des conditions d’hygiène et de pauvreté, elle consiste de nos jours à protéger les enfants maltraités mais également à prévenir ses maltraitances par l’accompagnement des enfants et de leurs parents présentant de multiples carences (éducatives, sociales, psychologiques).

La législation s’est adaptée au fur et à mesure des évolutions sociétales : tout d’abord pour sauver les enfants abandonnés, puis les assister en remplaçant leurs parents, puis les protéger en créant la déchéance de l’autorité parentale et leur reconnaître une souffrance du fait de maltraitances ou d’abandons en leur faisant bénéficier de soins. Au fil des décennies, les parents ne sont plus considérés comme « défaillants » mais en difficulté. Ils ont des droits et sont associés au projet de leur enfant.

Les souffrances vécues peuvent engendrer des troubles du comportement (isolement social, actes de violences, déscolarisation, actes de délinquance …) rendant difficile leur accueil en protection de l’enfance dans des formes classiques (Maisons d’enfants à caractère social ou  familles d’accueil). Nous assistons également à une évolution des profils des enfants placés bénéficiant parfois d’un traitement médicamenteux sédatif lourd ainsi que d’un suivi médical permettant une socialisation à minima.

La loi du 2 Janvier 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale a été une opportunité pour le secteur de la protection de l’enfance. Même si le travail avec les familles existait, la loi permet de les associer de manière plus importante sous différentes formes. Différents outils permettent l’expression et l’information claire de l’usager : le livret d’accueil, la charte des lois et libertés, le règlement de fonctionnement, le contrat de séjour et le conseil de vie sociale en fonction de la forme qu’il prend. L’usager a la possibilité de faire une réclamation auprès d’un conciliateur ou médiateur dont les coordonnées lui sont transmises par l’institution. Cette loi donne la possibilité de diversifier les prestations afin de les personnaliser à la situation de l’usager pour mieux l’accompagner.

La loi du 5 Mars 2007 améliore et renforce la législation dans le champ de la protection de l’enfance. La prévention devient officiellement une mission en matière de protection de l’enfance. L’amélioration et la diversification des modes d’intervention sont au cœur de cette loi.

La loi du 14 Mars 2016 relative à la protection de l’enfant, renforce le cadre d’exercice des missions dans ce secteur. Elle affirme la nécessité de centrer les interventions sur l’enfant, garantie la stabilité de son parcours et la construction d’un projet de vie pérenne prenant en compte ses besoins et les ressources de son environnement.

Pleinement inscrit dans ce cadre législatif, l’EPDEF a développé en collaboration avec le conseil départemental du Pas-de-Calais et l’Education Nationale, un dispositif innovant baptisé Opti’Momes. La création de ce service est issue d’une réflexion commune autour d’un constat partagé sur les difficultés d’accompagnement des jeunes dans des dispositifs classiques.

Ce service permet l’accompagnement de 16 jeunes de 11 à 15 ans présentant des troubles du lien et de l’attachement dans le cadre d’un placement judiciaire ou d’une mesure administrative (Accueil Provisoire). Souvent, ces jeunes présentent des troubles du comportement à l’école et/ou au domicile. Le dispositif repose sur une équipe pluri-disciplinaire composée de sept éducateurs, trois psychologues et d’un instituteur coordonnée par un cadre de santé. L’objectif porté vise le décloisonnement de l’accompagnement par un travail interdisciplinaire au service du projet de l’enfant à travers des ateliers éducatifs, de la thérapie et des temps de classes.

La communication reposera sur la présentation du dispositif Opti’Momes, service de l’Etablissement Public Départemental de l’Enfance et de la Famille s’inscrivant pleinement dans les évolutions sociétales et législatives liée à la protection de l’enfance. La communication apportera un éclairage sur les formes de participation des usagers dans le dispositif et un retour d’expérience sur celle-ci.

 

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